ÊTRE MÈRE OU ÊTRE FEMME ?


Pourquoi devenir mère devrait dire oublier d’être femme ? Les mères ont souvent tendance à faire passer les besoins de leurs enfants avant les leurs. Mais est-ce une nécessité, un devoir, la culpabilité qui dicte leurs actions ?

Devenir mère….DEVENIR… devenir c’est « commencer à être » ou  « passer d’un état à un autre ». En effet, on commence à être mère lorsqu’on a un enfant et même lorsqu’on attend un enfant (et attendre dans le sens premier pas celui d’être enceinte). Mais passer d’un état à un autre….cela veut- il dire qu’avant d’être mère, on est femme  et qu’ensuite on ne l’est plus ?


On remarque d’ailleurs souvent que tant que le couple n’a pas d’enfant, les questions des amis, de la famille, se portent sur eux, le couple, le duo, leur vie et sur les individus, le travail, les passions, la santé. Et quand l’enfant paraît, le couple duo existe moins et est remplacé par le duo maman, bébé.
(N’oublierait-on pas le co-parent…) et les questions se portent sur l’éducation, le bébé ( l’enfant devient même le sujet de prédilection pour combler les blancs dans la conversation) et le statut de femme devient donc mère.


Dans ce comportement sociétal, n’est-il pas de fait, supposé que le statut de mère devient supérieur à celui de femme ?


C’est peut-être une des raisons qui font que tant de femmes font passer leur rôle de mère avant celui de femme. Certains diront que c’est normal, « elle ne peut pas oublier qu’elle a fait un enfant et donc qu’il faut qu’elle l’assume ! » Ce sont peut-être les mêmes personnes qui diront que quand on est un couple, on a aussi le rôle d’épouse à jouer. Ah épouse est-il un statut également ? Ce n’est pas la question du jour.


La question du jour tourne autour de cette femme qui s’oublie, qui oublie ses propres besoins pour répondre comme il faut à celui de ses enfants. Combien d’entre nous, peuvent dire qu’elles continuent à lire de bons romans autant qu’avant, combien s’accordent le droit d’être seule sans culpabiliser, combien prennent la douche la porte de la salle de bains ouverte car « on sait jamais si les enfants ont besoin », voire parfois ne la prenne pas du tout, de même que la porte des toilettes reste ouverte parce que le bébé entend mieux la voix de sa maman qui chante assise sur les toilettes.
Cela fait sourire, et les mamans racontent ces anecdotes elles-mêmes en rigolant au début, ou quand les enfants ont bien grandi. Mais elles sont réelles et preuves du dévouement qu’elles ont pour leur enfant.


Je n’oublie pas le deuxième parent, le papa, qui est là évidemment et qui peut ressentir un sentiment de mise à l’écart de ce duo.


Mais revenons sur cette maman, ce dévouement est épuisant. Il est tout à son honneur de vouloir que son enfant grandisse dans de bonnes conditions et qu’il ne manque de rien. Et parfois, il est facile de culpabiliser si on ne met pas les besoins de son enfant avant les nôtres. Mais si ce dont il avait besoin était d’un modèle, d’un exemple. Les enfants reproduisent souvent et grandissent dans un schéma familial qui leur est propre. Mais ne souhaiteriez-vous pas que votre enfant soit épanoui,heureux, capable de gérer n’importe quelle situation (pas « arriver à gérer », non gérer de façon sereine) ? L’idée est de montrer le chemin à son enfant pas de le porter tout le long.


Prendre du temps pour soi lorsqu’on est mère est nécessaire. C’est nécessaire pour son propre bien-être et pour rester capable d’accompagner son enfant. C’est nécessaire aussi pour être autre chose que mère. Lorsqu’on est seule sans son enfant, on redevient femme. Certes on l’est même quand on est mère mais le statut de mère prend le dessus. S’autoriser à être soi avant d'être mère permet de se ressourcer, de sortir du quotidien, de ne pas s’oublier. Il est parfois difficile de se trouver du temps pour être soi.
L’important n’est pas le temps que vous vous accordez mais la qualité de ce temps et le fait que vous vous l’autorisiez réellement.


Cela peut être un bain, porte fermée en ayant demandé de vive voix à l’autre parent de s’occuper des enfants pendant 30 minutes (poser le temps oralement pose le cadre et permet à l’autre de comprendre réellement votre demande et d’y accéder plus volontiers).


Cela peut prendre la forme d’une ballade à pieds, seule pour faire une course. Le fait de marcher prend la forme d’un temps d’exercice et non plus la forme d’un déplacement utilitaire parce qu’il y a une course à faire.


Cela peut être du sport, une sortie hebdomadaire, 10 minutes de méditation. L’important est que ce temps vous vous l’octroyer réellement. Et vous verrez que petit à petit, l’estime que vous avez pour vous ne sera plus centrée sur vos qualités maternelles mais bien sur votre personne.

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